Quelles sont les régions qui font la richesse économique du Maroc? Sans grande surprise, celles de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra, qui ont contribué le plus au PIB national en 2014, selon les comptes régionaux publiés lundi 5 septembre par le Haut-commissariat au plan (HCP). À elles seules, ces deux régions ont participé à hauteur de 48,3% au PIB national, celle de la capitale économique créant 32% du PIB et sa voisine de la capitale administrative 16,3%.

Viennent ensuite cinq régions qui ont créé 40,3% du PIB national: celle de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,4%), de Fès-Meknès (9,4%), de Marrakech-Safi (9%), de Souss-Massa (6,6%) et de Béni Mellal-Khénifra (5,8%). Les régions de l’Oriental, de Drâa-Tafilalet et les trois régions du sud (Ed Dakhla-Oued-Ed Dahab, Laâyoune-Saguia et Guelmim-Oued Noun) n'ont quant à elles contribué qu'à hauteur de 11,3% à la création de la richesse nationale, avec respectivement 4,9%, 2,7% et 3,7%.

Béni Mellal à la traîne

Si certains régions ont connu des taux d'accroissement de leur PIB supérieurs à la moyenne nationale, comme celle de Guelmim-Oued Noun (15,4%), Rabat-Salé-Kénitra (7,1%), Casablanca-Settat (5,3%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (4%) et l’Oriental (3,3%), d'autres comme Fès-Meknès et Souss-Massa ont enregistré des rythmes de croissance positifs mais inférieurs à la moyenne nationale, affichant respectivement des taux de 2,7% et 2,4%.

Les régions de Drâa-Tafilalet, d’Ed Dakhla-Oued-Ed Dahab, de Marrakech-Safi, de Laâyoune-Saguia al Hamra et de Béni Mellal-Khénifra ont pour leur part enregistré des croissances négatives, respectivement de -0,3%, -2,3%, -3,7%, -4,7% et -8,8%.

"Dans ces conditions, les disparités du PIB entre les régions se sont accentuées. L’écart absolu moyen (la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen) est passé de 50,4 milliards de dirhams en 2013 à 53,2 milliards en 2014", note le HCP.

PIB par habitant: les régions du sud en tête

En 2014, le PIB par habitant s’élevait, au niveau national, à 27.345 dirhams. Cinq régions présentaient un PIB par habitant supérieur à cette moyenne, parmi lesquelles les trois régions du sud: Ed Dakhla-Oued-Ed Dahab (64.312 dirhams) en première place, Laâyoune-Saguia al Hamra (35.583 dirhams) à la troisième place et Guelmim-Oued Noun (27.964 dirhams) à la cinquième place.

Casablanca-Settat (43.187 dirhams) et Rabat-Salé-Kénitra (32.961 dirhams) se hissent également dans le top 5 des régions où le PIB par habitant est le plus fort, occupant respectivement la deuxième et la quatrième place.

Dans les autres régions, le PIB par habitant s’est situé entre 15.122 dirhams, enregistré dans la région de Drâa-Tafilalet et 24.650 dirhams dans la régionde Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Casablanca et Tanger se distinguent dans le secteur industriel

Concernant la contribution des régions à la création de valeur ajoutée nationale dans le secteur primaire (agriculture et pêche), Rabat-Salé- Kénitra, Fès-Meknès, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Souss-Massa forment le top 5, contribuant à hauteur de 68,5% (contre 68,3% en 2013).

Les régions de Casablanca-Settat et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima se sont quant à elles distinguées dans le secteur secondaire (industrie, mines, distribution d’électricité et d’eau, bâtiment et travaux publics), en contribuant à hauteur de 55,7% à la valeur ajoutée nationale des activités de ce secteur, au lieu de 50,4% un an plus tôt.

En effet, si Casablanca concentre depuis quelques années les principales filières industrielles du pays, la ville a connu un nouvel essor économique suite au renforcement de nouvelles filières, notamment le secteur aéronautique avec le lancement d'une zone franche en périphérie de la ville qui a déjà attiré cent filiales. Pour sa part, la croissance économique de la ville de Tanger a été aidée par l'installation du nouveau port de Tanger Med ainsi que l'implantation de l'usine Renault et celle de dizaines d'équipementiers automobile.

Enfin, dans le secteur tertiaire (services marchands et non marchands), la région de Casablanca-Settat et celle de Rabat-Salé-Kénitra ont participé à hauteur de 50,3% à la valeur ajoutée de ces activités en 2014, enregistrant une légère baisse par rapport à 2013 (50,9%).

Source : http://www.huffpostmaghreb.com