Oxford Business Group a publié  son rapport le Jeudi 17 Septembre 2015 sur le Maroc. Une appréciation annuelle de la politique économique du Royaume, appuyée par les analyses de plusieurs experts.

Une croissance stable et une tendance positive de l’économie permettent au Maroc de poursuivre ses réformes et de faire face aux défis démographiques. Dans son rapport 2015, le cabinet d’intelligence économique et de conseil Oxford Business Group estime que ces politiques ont permis au royaume de «solidifier ses fondements» et de justifier d’un «degré élevé de diversification» et, par conséquent, de maintenir un important rythme de croissance du PIB (4,4% au premier trimestre 2015).
Le rapport énumère également les facteurs qui consolident les perspectives de l’économie marocaine à long terme. Il s’agit de l’augmentation des exportations en valeur, la baisse du prix du pétrole et les politiques en faveur des investissements directs à l’étranger (IDE). «L’augmentation de la population, la réduction des dépenses publiques ainsi que les efforts en cours afin de stimuler la productivité contribueront également à améliorer les perspectives économiques du royaume à long terme», expliquent les rédacteurs du rapport, présenté comme un guide d’investissement.

Une croissance en deçà de celle des pays émergents

Malgré des niveaux croissance stables ces dernières années, le Maroc ne parvient pas à atteindre les taux réalisés dans les pays émergents, souligne le rapport, qui cite Jean-Pierre Chauffour, économiste en chef du Maroc au sein de la Banque mondiale. Une des raisons citées par Chauffour est le niveau des investissements. Selon l’expert de la Banque mondiale, le Maroc investit 35% de son PIB, mais la croissance du PIB non agricole ne dépasse guère les 3,5%. Dans ses déclarations à OBG, l’expert estime qu’avec pareils niveaux d’investissements, des pays asiatiques ont réalisé des taux de croissance non agricole plus importants.
Andrew Jeffreys, président du cabinet OBG, évoque lui des «avancés favorables» de l’économie marocaine. «Ces dernières années, le Maroc a réussi à récolter les fruits de nombreuses politiques positives, notamment dans l’agriculture et l’industrie. La capacité du pays à maintenir une croissance stable malgré le recul de l’Europe – son principal partenaire commercial – a mis en évidence les améliorations liées à la diversification des exportations et l’attention portée au développement rural», a-t-il souligné.

Pour Robert Tashima, directeur éditorial d’OBG pour l’Afrique, bien que l’économie marocaine fasse encore face à des défis structurels, tels que le chômage, la dépendance des importations énergétiques et une vaste économie informelle, le marché a montré une résilience remarquable, malgré des années de faible croissance en Europe.

Les auteurs du rapport estiment que les prévisions de croissance du Maroc pour 2015 et 2016 restent «très optimistes» et sont même appelées à dépasser celles de 2014, à la faveur d’une meilleure récolte céréalière, de signes de reprise chez les principaux partenaires commerciaux et du trend baissier des cours de l’or noir. 

Source : www.lematin.ma